Marché du pétrole à en perdre la tête pour qui n’y est pas habitué. Longtemps annoncés au-delà des 80 dollars Brent comme WTI s’effondrent, le tout dans une logique difficile à suivre. Zoom complet sur une conjoncture surprenante.
Le cours du Brent sous les 69 dollars
Avec une baisse de 0,46% à 11h31 (Paris), une cinquième séance dans le rouge, et une chute pas vue depuis plus de 16 mois, le cours du Brent et de l’or noir plus largement s’offre une journée et plusieurs semaines tendues, pourtant. À y regarder plus près la logique reste respectée avec 3 facteurs principaux qui peinent à s’aligner.
D’un côté l’OPEP+ qui avait soutenu fortement le cours du brut ces derniers mois avec peu de hausses de production. Une OPEP+ qui décidait hier d’augmenter sa production en août, une production qui allait de pair en juin avec le second facteur, la consommation.
Une consommation conséquente avec en ligne de fond une reprise annoncée exceptionnelle. Mais avec les craintes liées à la crise sanitaire, le troisième facteur, investisseurs et traders ont shorté massivement le brut au travers de ventes à découvert –pensant qu’une hausse des contaminations liées au variant Delta serait synonyme de baisse de la consommation. Une baisse de la consommation fatale dans une période de hausse de la production.
Autant de facteurs qui ont poussé les shorts massifs sur le cours de l’or noir, une action de marché anticipé en septembre dernier par Abdulaziz bin Salman qui avait promis un retour de bâton pour les spéculateurs, particulièrement ceux vendant le brut à découvert.
Quelle suite pour le Brent ?
Dans une journée qui voit le WTI gagner des points avec 0,45% de pris à la même heure pour un cours à 66,66 dollars (10 dollars de perdus en moins de 10 jours), la suite pour l’or noir européen ou texan s’annonce complexe.
Les facteurs macro-économiques, notamment ceux de la consommation et de la production seront à scruter. En effet, malgré une baisse des stocks en juin, et une hausse de la consommation de l’essence RBOB, prédomine encore chez les investisseurs le spectre d’un recul complet de l’or noir.
Les shorts aujourd’hui restent marginaux, mais pourraient rapidement revenir sur le devant de la scène. Peu avaient prédit cette conjoncture avec d’un côté une nouvelle inquiétude quant à la crise sanitaire, et de l’autre une hausse de la production. Autant de facteurs qui pourraient exploser les prix du marché, notamment si une hausse des stocks venait à voir le jour aux US, où le spectre du WTI négatif plane toujours chez les investisseurs et boursicoteurs.
Un sentiment de marché que les professionnels n’hésiteront pas à tirer à leur avantage, en spéculant toujours plus sur une baisse de l’or noir. Pour l’heure, le marché semble avoir atteint un premier support, chose qui pourrait le relancer rapidement vers de nouveaux supports/résistances.
